SHAOLIN :
Les temples Shaolin (pinyin : Shàolín Sì, EFEO : Chao-lin Sseu) sont un ensemble de monastères bouddhistes chinois célèbres pour leur association du bouddhisme Chan avec les arts martiaux, le Shaolin quan. Ce sont les monastères bouddhistes les plus connus en Occident. Le nom « Shaolin » signifie « jeune (ou nouvelle) forêt ».Le temple Shaolin originel est situé sur le mont Song (Songshan en chinois), une des cinq montagnes sacrées de Chine, dans la province de Henan à environ 600 km au sud de Pékin. Fondé vers 497 sous la dynastie Wei du nord, c'est l'un des plus anciens temples bouddhistes de Chine. On rapporte qu'il servit de domicile au moine indien Batuo lors des trente années qu'il passa à prêcher le bouddhisme nikaya en Chine.La personne la plus connue associée à Shaolin est sans doute Bodhidharma ou Tamo (pinyin : Dámó), un moine indien qui voyageait en Chine au Ve siècle pour prêcher le bouddhisme Chan. D'après la tradition, on lui aurait d'abord refusé l'accès au temple Shaolin, et il n'aurait été admis qu'après avoir passé neuf années à méditer face à un mur. Ce serait ensuite sous sa direction que le temple aurait développé la base de ce qui sera ensuite appelé le bouddhisme Chan.Les moines passent de longues heures immobiles en méditation, il s’avéra nécessaire de leur faire de l’exercice pour préserver la santé de leur faculté de concentration.Il mit au point le xingyiquan, boxe de la forme et de la volonté, qui serait l’ancêtre du Wushu, divisé aujourd’hui en nombreuses écoles.Cette technique fut, à l’origine, secrète : les moines craignaient qu’elle ne fut utilisée à de mauvaises fins. Elle fut d’ailleurs vite détournée de son but premier. Shaolin abrita ainsi jusqu’à 5000 moines guerriers, en fait un bataillon impérial, souvent utilisé dans les luttes intestines. La boxe de Shaolin se répandit alors et vécut un âge d’or de plusieurs siècles, devenue par la force des circonstances un art d’attaque et de défense.
Aujourd’hui les art martiaux se divisent généralement en trois catégories : la boxe ou exercices à mains nues, les exercices avec armes et les exercices de combat. Il semble évident que les moines ne les pratiquaient pas tous mais se spécialisaient seulement dans une ou deux disciplines. Il en est de même aujourd’hui.Détruit partiellement à plusieurs reprises, abandonné, incendié par les mandchous, le temple de shaolin fut chaque fois restauré. Peu à peu, sa renommée s’étendit à toute la chine. Douze empereurs y vinrent en pèlerinage. Et les moines devinrent des personnages légendaires.
En 1928, le temple fut une nouvelle fois incendie. La plupart des moines s’enfuirent à travers le pays. Seuls quelques-uns survécurent dans les ruines. Les manuscrits avaient brûlé mais grâce à la tradition orale, l’esprit de shaolin fut sauvegardé .les plus âgés d’entre eux permirent de perpétuer les rites anciens. A la fin des années 70, le monastère fut rebâti tel que l’on peut l’admirer aujourd’hui et plus particulièrement la forêt aux pagodes où les élèves dressaient des monuments à la mémoire de leurs défunts maîtres.
De nombreux adeptes de tous âges, désireux d’acquérir un enseignement spirituel et physique, sont initiés par des maîtres aux secrets du combat et aux religions bouddhiste et taoïste. Bien sur, tous ne deviendront pas moines, mais le diplôme chinois d’arts martiaux qui sanctionne leur enseignement – le meilleur du pays – leur permet de professer à leur tour dans les académies chinoises de wushu, de devenir garde du corps ou encore membre d’une troupe de parade. Ils deviennent l’élite du pays et toutes les portes s’ouvrent devant les jeunes diplômés.